Ma vie est un calvaire quotidien

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Aujourd'hui je n'avais pas prévu ça comme ça... non pas exactement.

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Aujourd'hui : c'est les vacances, ... un dimanche plus précisément.
Un avantage non négligeable du dimanche en vacance, c'est que l'angoisse du levé du lundi matin a temporairement disparue.
Le désavantage majeur, c'est que l'énergie du dimanche déployée d'habitude pour profiter du temps libre qu'il reste, a .. disparue également.

 Ce qui laisse place à l'angoisse principale des vacances (pire que celle du lundi matin) : L'ennui. Un ennui profond qui t'enveloppe progressivement, jusqu'à te rendre complètement immobile, vide, sans motivation, sans pensées, sans désir.

En conclusion donc : les vacances me font ressembler à un poireau imberbe, un légumes qui bave, une loque inutile.

Heureusement : ma voisine est là.

~En temps normal cette saloperie de voisine me donne des envies de meurtres bestiaux : le genre de meurtres qu'on ne voit que dans Dexter. Un truc génial ! grandiose ! Qui inclurait une énorme tronçonneuse, un mur blanc, des cris implorants, un rire machiavélique, et une grosse giclée de sang bien chaud ...~

Aujourd'hui donc ...

Je prenais donc ma douche, immobile, et des pensées inutiles me traversaient l'esprit tels que : *et si j'étais imperméable? *, "et si j'avalais une bouteille entière de petit marseillais à la mangue*  *et si ...*
C'est alors par dessus le bruit de l'eau sur ma baignoire en plastique j'entendis un "driiiiing" prolongé.

C'est assez étrange parce que d'habitude on reconnait les gens à leur coup de sonnette, mais là, c'était un coup de sonnette impérieux, un peu hésitant... un peu vibrant, tremblant ... croulant ?
C'est quand le mot "croulant" est venu à mon esprit que j'ai pensé à ma voisine : un mauvais pressentiment.

C'est seulement quand j'ai ouvert la porte (habillé avec les affaires trouvées en chemin) que j'ai découvert que oui : c'était bien cette ma voisine.
Imagine : un dégouli de peau tremblant,qui te regarde et te dit pour première politesse :
"je savais qu'il y avait quelqu'un ! j'ai entendu la douche"

*regard au ciel*
"c'est pour ?" dis-je, avec une envie d'en finir rapidement
"votre père est là ?"
"non il est parti"
"bon..."

~A ce moment j'ai fait l'erreur de croire qu'elle allait partir, tout simplement, comme ça... sans m'embêter. C'était sans compter les ruses de la vieille, son gros chat roux l'avait suivi.Et voyant la porte ouverte, il s'y est engouffré. -Une personne normale dirait que le chat est un animal naturellement curieux, à la recherche de confort... une personne qui connaitrait ma voisine dirait que ce chat suit un entrainement de combat intensif. Elle l'entraine des heures à pisser sur les paillassons, s'enfermer dans l'ascenseur, se faufiler sur les balcons des gens en vacance, miauler à la mort pendant des heures, et faire des croche-pieds aux personnes qui vont rater leur bus...~

Son chat étant entré, la vieille pensa donc qu'elle pouvait entrer à son tour... même sans y être invité.
"je peux l'attendre ?"
"c'est à dire qu'il est en voyage d'affaire ... vous voyez ... 2 semaines ... c'est long ... non ? "
"ah oui mais bon, dans ce cas"
"oui dans ce cas"
"... c'est un peu osé comme déco quand même"
"un peu oui"
"... vous avez fait vouliez faire un thème indien ? "
"il me semble oui"
"... c'est pas tout à fait réussi"
"peut être pas non"
"... vous n'avez pas d'animaux ?"
"à part votre chat qui squatte toujours chez nous voulez dire ? non"
"c'est tant mieux ! c'est beaucoup d'entretien, vous n'auriez pas le temps"
"non surement pas"
"... enfin je ne sais pas vous faites quoi ? "
"je suis au lycée"
"ah bon ? j'aurais juré que vous étiez plus vieille"
"ah"
"les jeunes aujourd'hui ils faudraient qu'ils travaillent plus tot ...grbli...bleuug...groupmh...."

j'ai fait mine d'avoir compris.Elle est partie, son chat aussi. et maintenant, sans elle, je me sent seule. Cette pourriture de salope de voisine me fait sentir seule.

je hais les vacances.